16-02-2017 Développement durable

Chauffer une piscine collective : deux cas d’école pour allier développement durable et efficacité

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Chauffer une piscine collective représente une grosse dépense… budgétaire et énergétique. Mais les temps changent, et les projets innovants fleurissent. L’année 2016 a accueilli deux innovations majeures pour chauffer l’eau des piscines collectives, de façon plus écologique et plus économique. Deux projets Made in France dont on vous parle aujourd’hui.

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La piscine parisienne de la Butte-aux-Cailles chauffée par Stimergy © Stimergy

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Chauffer une piscine en surfant sur le net

Les datacenters sont des espaces dans lesquels on regroupe des serveurs informatiques. Et ces serveurs regroupent quant à eux toutes les données virtuelles émises quotidiennement par des milliers d’internautes sur des milliers de sites Internet. Le problème, c’est que ces datacenters sont de grands gourmands. Ils consomment beaucoup d’énergie pour fonctionner, nuit et jour, et pour être refroidis. Car les datacenters, ça chauffe ! Et pour éviter la surchauffe, on les place dans de grandes salles climatisées.

Plutôt que de continuer à refroidir ces datacenters, la start-up iséroise Stimergy a décidé de détourner leur chaleur. Son but est de récupérer cette chaleur pour répondre aux besoins énergétiques des bâtiments. L’idée a déjà été exploitée pour chauffer l’espace sanitaire de l’Université de Lyon Jean-Moulin, et le sera début 2017 pour chauffer l’eau de la piscine parisienne de la Butte-aux-Cailles.

En effet, des serveurs Stimergy vont être installés dans les sous-sols de la piscine (bien protégés !), et une chaudière numérique aura pour rôle de récupérer la chaleur produite par les serveurs, de la recycler puis de l’utiliser pour chauffer l’eau d’un bassin.

Côté environnement, le principe permet une grosse économie d’énergie. Il sera en effet inutile de refroidir les serveurs, et les besoins énergétiques pour chauffer l’eau de la piscine seront moindres. Cette double économie énergétique permettra aussi une grosse économie budgétaire.

Le potentiel énergétique… des égouts parisiens

Après la valorisation des datacenters, passons à un sujet un peu moins ragoûtant mais tout aussi efficace : la valorisation énergétique des égouts. Oui, des égouts. Comment ?

Cette production de chaleur fonctionne sur le principe de la géothermie basse température. Les égouts ne produisent pas de chaleur mais ils sont chauds. Du moins, les eaux qui les traversent ont une température qui oscille entre 13 °C et 20 °C. Des systèmes de captation de chaleur (des plaques métalliques) ont alors été placés dans les égouts, sous la piscine parisienne Aspirant Dunand, pour récupérer les calories. Pas d’inquiétude, ce n’est pas l’eau qui est récupérée, mais bien sa chaleur ! Des pompes permettent ensuite de compléter les besoins calorifiques supplémentaires de la piscine. Aujourd’hui et depuis le 5 octobre 2016, les bassins et les douches de la piscine sont respectivement chauffés à 26 °C et 35 °C.

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Encore une fois, l’impact est double : sur le plan économique, ce système permet de réduire le budget électricité de la piscine pour chauffer l’eau (économie non négligeable pour le portefeuille de la collectivité !) et, sur le plan écologique, il permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’établissement.

Les piscines sont les équipements publics les plus gourmands en énergie (pour chauffer l’eau, l’air et pour la ventiler). Tout cela a un coût, pour le portefeuille des collectivités et pour l’environnement. De plus en plus, dans les projets de rénovation ou de création de piscines, la performance énergétique va avoir une place centrale. Heureusement, la France semble être sur la bonne voie !

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