Ces situations qui sapent le bien-être au travail des pisciniers (et comment y remédier)

Vous faites peut-être partie des 82 % de pisciniers qui rencontrent des difficultés pour recruter ? Si nous avons déjà abordé le recrutement et les bons arguments à adopter pour attirer de nouveaux talents, il reste toutefois un enjeu de taille : faire en sorte que vos collaborateurs actuels ne filent pas vers un piscinier concurrent ! C'est pourquoi le bien-être au travail est un enjeu de taille, qui a fait l'objet d'une conférence sur le salon Piscine Global Europe 2022.

Retrouvez le replay de la conférence

Les pisciniers particulièrement concernés par la fuite des talents

Les entreprises de la piscine et du spa bénéficient d'une conjoncture favorable, grâce à un engouement marqué pour les équipements aquatiques privés qui s'accélère depuis la pandémie Covid-19 et les vagues de chaleur estivales. Les carnets de commandes sont pleins et les pisciniers recrutent en masse, mais doivent composer avec des départs en retraite difficilement remplacés et une méconnaissance des jeunes pour les formations dans ce secteur.

Lors de la conférence « Bien-être au travail : quels leviers ? », le psychologue du travail Laurent ROMEFORT a insisté sur l'intérêt des pisciniers à prendre conscience des situations et comportements chroniques qui peuvent, à terme, donner envie de voir si l'herbe est plus verte ailleurs.

Laurent ROMEFORT rappelle d'ailleurs, en préambule, les 4 obligations de l'employeur : 

• Fournir un travail
• Fournir une rémunération
• Fournir les moyens de faire le travail demandé
• Fournir un environnement sécure (sur les plans social, psychique et physique)

Pour éviter les situations qui génèrent de la souffrance au travail, Laurent ROMEFORT propose plusieurs pistes d'actions en fonction des problématiques les plus fréquemment rencontrées.

Ne pas prendre en compte l'impact de la vie extérieure

« On ne peut pas isoler le travail du réel ». Il faut accepter qu'il puisse y avoir des facteurs extérieurs qui vont produire un effet (positif ou négatif) sur les collaborateurs :

• La multiplicité des lieux : le télétravail dans un espace coworking ou chez soi avec un enfant en bas âge, par exemple.
• La multiplicité des situations psychosociales : les interactions avec les autres collaborateurs.
• La situation réelle hors travail : le collaborateur peut faire face à la maladie, un divorce, un deuil, etc.

Enfin, il y a l'état consécutif à la pandémie Covid-19. Laurent ROMEFORT insiste sur les traces durables laissées lors de cette crise. Faire preuve de compréhension et d'empathie pour la situation personnelle de chacun — dans une certaine mesure — est un puissant levier pour favoriser le bien-être en entreprise. 

Les valeurs de votre entreprise ont changé (en silence)

Lorsque les valeurs annoncées ne sont pas celles vécues au quotidien, les collaborateurs perdent confiance dans l'entreprise qui leur « ment ». La cohérence des managers est indispensable pour embarquer tout le monde vers un objectif commun et éviter les dissonances dans la culture d'entreprise, promptes à générer frustration, incompréhension et désengagement.

Le sens du travail peut lui aussi être bousculé au fil du temps et mener à des questions existentielles : pourquoi fait-on ce que l'on fait ? Qu'est-ce que cela apporte à la société et aux clients ? De quoi peut-on être fier ? Pour retrouver une forme d'engagement, Laurent ROMEFORT conseille de « ne pas chercher à donner du sens : découvrez celui qui est déjà là », et de chasser les tâches absurdes et non productives.

La communication ne passe plus

Laurent ROMEFORT rappelle que « communiquer nécessite d'être au même endroit et au même moment que l'autre personne. Le téléphone, c'est juste de l'échange d'informations ! ». Trouvez du temps pour rencontrer en présentiel vos collaborateurs, y compris ceux qui sont sur les chantiers quotidiennement. Il ajoute également qu'il y a toujours un lien entre agressivité et incapacité de communiquer ce que l'on souhaite : difficulté de trouver les bons mots, incompréhension, impression de ne pas être entendu…

Voici quelques conseils pour assainir la communication : 

• Les temps de silence sont importants : ne coupez pas la parole et prenez le temps nécessaire pour formuler une réponse appropriée !
• Développez une attention sincère : définissez un véritable temps d'échange pour prendre le temps de la relation avec l'autre. 
• Donnez la parole : définissez un cadre à l'échange et… préparez-vous à entendre des choses que vous n'avez pas envie d'entendre !

Quand la relation avec les autres collaborateurs devient source de souffrance

Chacun doit pouvoir venir travailler en ayant la conviction profonde d'être dans un environnement sécure et stable. C'est une condition sine qua non pour favoriser le bien-être en entreprise. Qui plus est, un collaborateur heureux est directement corrélé à une bonne satisfaction client !

Pour enrayer des situations potentiellement toxiques, Laurent ROMEFORT conseille de prendre le temps d'observer les comportements, notamment lors des pauses café. Un exercice qui permet de sortir « la tête du guidon » et d'être dans une démarche proactive. Quant à la sécurité au travail, l'entreprise doit se doter d'outils et EPI adéquats, et faire tout son possible pour prémunir ses collaborateurs des risques chimiques, électriques, physiques, etc.

Pour détecter les problèmes pouvant compromettre le bien-être dans votre entreprise, pensez à la démarche qualité de vie et des conditions de travail (QVCT), par exemple en vous appuyant sur les ressources gouvernementales de l'Anact. Pérennisez ainsi vos ressources humaines sur le long terme !

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